Cape Town 3, encore un peu d'histoire, rendez-vous avec mon père et finalement la fin...
Impossible de passer à côté de ce lieu appartenant maintenant à l'histoire.
Robben Island, l'île-prison où nombre de prisonniers politiques étaient incarcérés du temps de l'apartheid, et dont le plus connu fut Nelson Mandela.
petite pensée pour Lison et ceux qui ont lu "un Long chemin vers la liberté" de N. Mandela, où il décrit entre autre les conditions de vie sur l'île.
La carrière où les prisonniers allaient travailler et se brûler les yeux. Au fond, une petite caverne. Les prisonniers s'y protégeaient du soleil quand on leur accordait une pose, y mangeaient, faisaient leurs besoins mais aussi s'échangeaient des informations (les surveillants, gênés par l'odeur n'y osaient pas un pied). Les plus cultivés apprenaient à ceux qui n'avait pas pu aller à l'école à lire et écrire. Les informations traitant de l'actualité politique et sociale, interdites en prison, y passaient de main en main écrites sur de minuscules bouts de papier. Notre guide nous affirme que c'est ici que se sont établis les fondements de la démocratie sud-africaine.
pour la visite de la prison de haute sécurité, nous sommes confiés aux mains d'un nouveau guide. Tous les guides de cette prison sont d'anciens prisonniers. Le nôtre, militant à l'ANC a passé 7 ans sur l'île. Il nous explique les conditions de détentions, la vie quotidienne sur Robben Island, puis nous montre cette photo de N. Mandela avec W. Sisulu. Son histoire : elle fut prise lors de la "seule" visite de journalistes étrangers sur l'île... Pour l'occasion, les prisonniers avaient été chaudement habillés : les prisonniers noirs (la discrimination sévissait aussi en prison, les prisonniers noirs n'ayant pas les mêmes vêtements ni la même nourriture que les autres) étant habituellement vêtus de simples chemises et pantalons fins été comme hiver.
la cours où les prisonniers travaillaient et surtout, le coin où Mandela a enterré le manuscrit de son autobiographie !
la cellule de Mandela.
retour en ville. Nous avons rendez-vous avec mon père ! aussi incroyable que cela puisse paraître, il est invité à participer à une conférence en Afrique du sud au même moment où nous y sommes !
Nous lui racontons la visite de Robben Island. Lui même n'y est allé qu'une seule fois : fin des années 1970. Journaliste à l'AFP, il fut invité avec d'autres journalistes étrangers par le gouvernement sud-africain souhaitant montrer au monde entier que les conditions de détention des prisonnier ne sont pas inhumaines... Nous lui racontons le récit du guide sur la photo ! elle a donc été prise lors de sa visite là bas ! j'y ai cru jusqu'à ce que je lise moi-même "un long chemin vers la liberté" : cette photo fut en fait prise lors de la PREMIERE visite de journalistes étrangers sur l'île... mais c'était tout de même intéressant d'avoir les souvenirs de mon père sur Cape Town et ce qu'il vivait à l'époque.
Nous allons prendre l'apéro ici, au Mount Nelson Hotel. Avant de partir, ma mère m'avait conseillé d'y aller. Elle avait gardé un bon souvenir du lieu, mon père aussi. C'est un hôtel chic, assez beau, c'est vrai. Quelque chose marque mon père : il a le sentiment que rien n'a bougé. les clients sont toujours aussi blancs... Un cocktail est organisé pour une association de médecin je crois. Les seuls Noirs qui viennent se mêler aux invités sont des chanteurs. Ils forment une chorale et sous la direction du chef d'orchestre entament des chants sud-africains, dont "nkosi sikelel'iafrica", considérés comme contestataires à l'époque de l'apartheid... Voilà le changement.
Notre séjour en Afrique du sud se conclue sous la pluie... Nous sommes un peu déçu, il fait froid et nous voulions faire un petit tour dans la région des vins... Nous y allons quand même, mais les nuages sont tellement bas qu'il est difficile de se rentre compte du paysage aux alentours.
C'était intéressant de gouter à d'autres façons de faire. En Afrique du sud, il n'y a pas d'AOC. Le bon côté, c'est que le viticulteur peut faire les assemblages qu'il souhaite et quand même donner à son vin la chance d'être commercialisé et apprécié. le mauvais côté, c'est que c'est parfois du n'importe quoi. Surtout pour un français habitué à des mélanges simples, voir pas de mélange du tout. Il va de même pour les fromages : les fromages "simples" étaient appelés "suisse" ou "français", les autres étaient mélangés à des épices, des herbes ou fumés ! grande expérience !
C'était vraiment l'hiver ! chez nous à cette époque le raisin était presque mûr !